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07/04/2010

generic flux: “Paleorama” de / by Ariane Michel @ Fondation d’Entreprise Ricard 07.04 - 12.05.10 & Jousse Entreprise


Ariane Michel, "La Cave" (extrait), 2009, vidéo, Courtesy de l'artiste & Jousse Entreprise, Paris

Exposition personnelle de Ariane Michel


“Construite sur des réminiscences de la Préhistoire et avec des outils apparentés au spectacle, «Paléorama» est une sorte d'exposition paléontologique qui s'articule autour d'installations vidéo. Photographies et éléments de décor y jouent avec la présence du cinéma dans l'espace. Un parcours entre observation scientifique et mise en scène, réalité et décorum.


De nouvelles œuvres y seront présentées, dont deux installations vidéo, "La Cave" (2009), et "La Ligne du Dessus*" (2010, Production de L'Espace Croisé, Roubaix), qui mettent toutes deux en scène des protagonistes de la Préhistoire.



Tourner sa vue, par Jean-Marc Chapoulie


Ariane Michel est une artiste qui filme les animaux, les savants, mais aussi les cailloux et les cristaux de glace pour que notre attention sur le monde gagne peu à peu en réalité. Elle tourne (cinématographiquement) comme une plante tourne ses feuilles vers la lumière. Elle s'expose et s'oriente pour que notre regard se tourne à notre tour.


Le titre de l'exposition, Paléorama, est un guide raisonné de son art du retournement.


Le préfixe paléo plonge bien sûr l'exercice cinématographique dans le domaine de la science. Mais si la Paléontologie est ici convoquée, c'est pour aider la science de l'image en mouvement à exister. Etudier ou filmer le monde animal, c'est mettre face à face deux bêtes ce qui, en règle générale, ne procure qu'un seul point de vue. L'œil de l'homme sur le monde animal. Pourtant depuis quelques années, les films d'Ariane Michel tentent de renverser cet axe de vision. De retourner ce regard sur nous-mêmes comme on le ferait d'un fusil pour en observer le chien par les deux trous du canon.


Rama, le suffixe du titre est une promesse de l'illusion cinématographique, le diorama, le panorama. Une perspective, déjà émancipatrice. Le spectateur n'est pas assis dans son fauteuil. Il est plongé physiquement dans la position du savant ou du réalisateur. Il observe l'animal, il sélectionne le membre, il compare l'ossature, il explique la chose. Il est à la fois spectateur distant et interprète actif de l'œuvre qui lui est présentée.


Quand aux films (et aux photos), l'axe d'observation est polysémique comme vous l'avez surement déjà compris. Qui regarde qui ?

La direction de votre regard n'est pas à prendre à la légère. Évitez de regarder avec insistance votre voisin d'à côté. La bête est devant vous.


Un cheval de Przewalski ("La Ligne du dessus" 24 minutes, 2010, Production Espace Croisé, Roubaix) : l'artiste aux aguets dans une plaine Mongole observe l'animal de loin. Personne n'a pu monter ce cheval sauvage. Pourtant, ses traits, l'encolure large et sa tête forte nous sont familiers. Ils furent tagués sur le mur d'une grotte de la banlieue de Montignac. D'ailleurs, n'est-ce pas un chien qui découvrit Lascaux ?


Un Mammouth qui refroidit dans une cave scientifique de Sibérie ("La Cave".13min, 2009) : l'attention est tournée vers le savant, le paléontologue ; son regard, ses gestes, sa science étrange. Le mammouth est décongelé au sèche-cheveux par ce docteur es Cro-Magnon. L'art (cinématographique) d'Ariane Michel est de mettre l'animal au centre de ces jeux de vis-à-vis, pour nous plonger au cœur même de l'existence. Car, même si l'animal vit en plein soleil, à notre égard il sort de l'ombre, et pire, en nous il est ombre.”


(nos emphases) source & ressources visuelles


site de l’artiste / artist’s website: http://arianemichel.monsite.wanadoo.fr/

@ myspace



Fondation d'entreprise Ricard / Art contemporain

12 rue Boissy d'Anglas 75008 Paris

T. 33 (0)1 53 30 88 00

info@fondation-entreprise-ricard.com

www.fondation-entreprise-ricard.com

Métro : Concorde ou Madeleine


Informations pratiques

Exposition du jeudi 8 avril au mercredi 12 mai 2010

Vernissage mercredi 7 avril 2010 à 18h30

Entrée libre du mardi au samedi de 11h à 19h

Visites commentées chaque mercredi à 12h30 et samedi à 12h30 et 16h - entrée libre


&


source image

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Ariane Michel - Surprise - FID 2006



Ariane Michel - Surprise - FID 2006
envoyé par Mumudemarseille. - Court métrage, documentaire et bande annonce.


“Le Grand Prix de la Compétition Nationale attribué au film "Les Hommes" par le Jury de la Compétition française du Festival International du Documentaire -

FIDMARSEILLE 2006”


credit Mumudemarseille @ dailymotion


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Ariane Michel - FID 2006



Ariane Michel - FID 2006
envoyé par Mumudemarseille. - Court métrage, documentaire et bande annonce.


“Rencontre avec Ariane Michel - FRANCE - Réalisatrice du film documentaire "Les Hommes"

Sélection du FIDMARSEILLE 2006”


credit idem supra.


"Les Hommes" - Bande-Annonce



"Un film d'Ariane Michel - Aux confins d’une mer gelée, un bateau s’approche de la terre. Des silhouettes humaines en sortent, elles paraissent étranges. La glace, les pierres et les bêtes du Groenland assistent depuis leur monde immuable au passage de scientifiques venus un été pour les étudier."


+


@ wikipedia, @ Paris Art, @ Amateur d’Art, @ fluctuat.net, ...


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Ariane Michel


Texte de Jean-Marc Chapoulie, 2005


Le travail artistique d'Ariane Michel renferme une substance rare de nos jours, l'animal. L'animal est un objet d'étude du motif. La bête est un levier de manoeuvre du son et de l'image.


Dès son film Après les pluies - un chien errant dans un paysage entre deux eaux, dans une lumière entre deux (entre chien et loup), glissant par ici, repassant par là - l'animal est le motif esthétique et le réacteur mécanique du film. Ce chien met en jeu un régime perceptif, plongeant à corps perdu le regardeur dans l'image. Car ce qui est différent d'une fiction ordinaire, c'est cette volonté d'Ariane Michel de faire prendre un bain Baptismal à tout spectateur. C'est-à-dire de ne pas le mettre devant une image mais de le mettre dedans. La tête, la première, le corps suit en plongée, en apnée vous ressortez d'un jour nouveau. Ce chien de Après les pluies est ce même chien qui un jour tomba dans une crevasse de la forêt des environs de Brantôme, et se baptisa dans la grotte de Lascaux.


Les films d'Ariane Michel génèrent cet agencement préhistorique, cette sensation de s'immerger dans l'intime. À cette époque préhistorique, l'animal est le sujet principal et presque unique de l'art. Un art animalier naît. L'art d'Ariane Michel est plus proche d'un art animalier littéraire. Entre Kafka pour Rêve de cheval et Poe pour Après les pluies. Au delà de la représentation, l'animal est outil de narration. Un levier de travestissement qui fait glisser le film dans une atmosphère de conte. Il y a dans ce cas un genre d'animal diégétique (le morse, par exemple, que l'on retrouve dans Sur la terre, présenté à Jeunisme 2), c'est-à-dire posé par le film lui-même. Plus exactement une fiction qui est sécrétée par le film lui-même, comme une décharge d'endomorphine est sécrétée par le corps lui-même.


Il n'y a aucune addition d'un produit extérieur. Le son est direct, l'image est pure. Le vivant contre l'artificiel. Mais tout a l'effet chimique, vision fantasmagorique, invention d'images mentales. Cette usine à produire de la fiction part du quotidien comme objet documentaire pour atteindre au mythique comme objet fictionnel, au sens où la fiction n'existe que par l'activité de l'esprit.


Cette image a en effet l'aptitude de nous faire redécouvrir le monde, la nature du monde comme la grande communauté de l'espèce, humaine et animale sous forme d'un conte. Mais elle a surtout une disposition à nous rappeler que c'est nous qui regardons. Car ce processus fictionnel a une mise en oeuvre.


Le travail d'Ariane Michel consiste donc à fabriquer un objet qui ne se contente pas d'être là, inerte. Les films sont là pour que nous, spectateurs, nous transformions en acte responsable le fait de l'avoir sous les yeux. Ariane Michel, par le montage, témoigne de sa participation intime au destin des animaux et nous fait partager cette confession. L'oeuvre d'Ariane Michel l'a conduite à rechercher une intégration toujours plus poussée de l'animal et du paysage, qui cesse dès lors d'être purement décoratif; cette intégration ne répond donc pas seulement à des préoccupations d'ordre plastique, elle a aussi une signification métaphysique. Les films ont une vision panthéiste de la nature. Tout est une unité, la somme de tout ce qui existe. Le film est la somme de l'animal, du paysage, et d'elle même.


Texte paru dans le catalogue de l'exposition «« Jeunisme 2 »/ Frac Champagne-Ardenne. Jean-Marc Chapoulie, 2005.”


(nos emphases) source & +

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